Résultats exclusifs d’un sondage BVA-Apprentis d’Auteuil sur les attentes des parents par rapport à la pédagogie à l’école et présentation des 20 propositions pour accélérer la transition éducative.


Les initiatives pédagogiques se multiplient – dans le système scolaire ou en marge – pour accélérer une indispensable transition éducative. Pourtant, le risque est grand que les « pépites pédagogiques » soient réservées à un « marché de niche », avec une fracturation de l’école française. Comment développer le plus largement possible, au sein de l’Education nationale, des approches pédagogiques favorisant la réussite et le bien-être de chaque enfant ?

Afin de répondre à ce défi,VersLeHautpublie mardi 6 novembre son rapport
« École : à la recherche d’un nouveau souffle » avec 20 propositions. Un sondage BVA pour Apprentis d’Auteuil présente les attentes des parents(*).

Ce qu’attendent les parents en matière de pédagogie à l’école

Les parents mettent en avant le besoin d’une école plus interactive.

  • 46% attendent de l’école qu’elle soit à l’avenir un lieu qui favorise plutôt la coopération entre les élèves. (Seuls 3% attendent qu’elle soit un lieu qui favorise plutôt la compétition).
  • Lorsqu’on leur demande si l’école doit s’adapter à l’enfant ou si c’est l’enfant qui doit s’adapter à l’école, ils sont 61% à répondent « les deux ».

Ils considèrent qu’au-delà de la maternelle, l’école s’adapte de plus en plus difficilement aux élèves.

  • 60% des parents trouvent qu’en maternelle, le système scolaire sait s’adapter à chaque enfant.
  • La proportion tombe à 31% au collège et 30% au lycée.

Ils considèrent que l’école peine à développer des compétences « transverses ».

  • 64% des parents trouvent l’école performante pour développer la mémoire, 60% l’expression écrite, 55% la curiosité… mais seulement 37% pour la maîtrise des émotions et l’empathie, 40% pour la confiance en soi, 44% pour l’engagement civique.

Ils connaissent les pédagogies « alternatives » (surtout les CSP +).

  • 58% des parents connaissent Montessori, au moins de nom, avec un écart de 15 points entre CSP + (67%) et CSP – (52%).
  • 36% connaissent la pédagogie positive (51% pour les CSP +, 29% pour les CSP -).

Ils considèrent que l’enseignement public ne s’ouvre pas suffisamment aux pratiques pédagogiques alternatives (76%) et que les apports des neurosciences et de l’étude des rythmes biologiques sont insuffisamment pris en compte dans le système scolaire (67%).

1 parent sur 2 pourrait même envisager d’inscrire son enfant dans un établissement payant pour bénéficier d’approches pédagogiques alternatives.

Convaincu qu’il faut sortir des querelles idéologiques sur un modèle éducatif « pur et parfait », VersLeHaut avance 20 propositions, s’appuyant sur des travaux de recherches, des Comparaisons internationales et une soixantaine d’exemples existant déjà dans le système éducatif. L’enjeu est de passer de la « bonne initiative » à un changement systémique, favorisant la personnalisation et la relation au cœur de l’école française.

Pour cela, il faut faire de l’établissement la clé de voûte du système scolaire et cesser de déconsidérer les enseignants.

L’ambition de ce rapport est de donner aux décideurs publics et aux acteurs de l’éducation des clés de réflexion pour favoriser le déploiement de pédagogies actives, et notamment de donner aux enseignants et aux éducateurs les moyens de se former et d’agir. Il faut mettre en vigueur dans le système éducatif un principe clé qu’ont compris les sociétés de services : « la symétrie des attentions ». Si l’on veut vraiment prendre soin des élèves, s’adapter à leurs besoins pour les tirer vers le haut, il faut commencer par prendre soin des enseignants.

Parmi nos propositions :

  • Adosser à la Constitution une « charte de l’éducation », texte précisant les finalités que des politiques éducatives dans notre pays, à l’image de la charte de l’environnement.
  • Proposer pour chaque élève – et pas seulement – à ceux qui sont dans une situation particulière, un « parcours personnalisé » prenant en compte ses compétences et lui fixant des objectifs adaptés. Associer les familles à ce « contrat ».
  • Développer les dispositifs de recherche/action dans les établissements en formant les enseignants à ces pratiques pour développer une culture de l’innovation et de l’évaluation.
  • Remettre à plat la formation des enseignants pour mieux tirer parti des apports de la recherche.
    • 74% des parents considèrent qu’il est prioritaire d’investir dans la formation des enseignants concernant leur capacité à s’adapter aux élèves (74%), à animer une classe (70%).
  • Donner une liberté effective pour les établissements de définir leur projet éducatif et pédagogique.
    • 76% des parents y sont favorables.
  • Donner davantage de liberté aux établissements pour recruter les équipes pédagogiques en fonction du projet pédagogique.
    • 80% des parents y sont favorables.
  • Annualiser le temps de travail des enseignants en intégrant le travail hors cours devant les élèves et en augmentant la rémunération.
  • Développer les financements pour les dispositifs éducatifs expérimentaux, avec mesure d’impact (par exemple, au moins 1 école publique Montessori par académie)

VersLeHaut présentera le rapport « École : à la recherche d’un nouveau souffle » ce mardi 6 novembre à 18h, au Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, Paris (5e) à l’occasion d’une soirée-débat, ouverte à tous (programme de l’événement) : https://www.verslehaut.org/evenements/a-vos-agendas/

Le rapport (120p.) est disponible sur demande. Marc Vannesson, délégué général de VersLeHaut et co-auteur du rapport, se tient à votre disposition pour le commenter.


(*) Enquête réalisée en ligne par l’Institut BVA, du 23 au 26 octobre 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 602parents d’enfants scolarisés de la maternelle au supérieur.


Contact presse :      Mélanie Dian : melanie.dian@verslehaut.org / 06.07.22.94.87


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