Les interprétations divergent sur les premières conséquences de la réforme du lycée qui prendra effet à la rentrée 2019.

Réalisée sur un échantillon de 3 998 élèves de 18 lycées français, une étude du syndicat national des enseignements du second degré (SNES-FSU) explique que la suppression des séries L, ES ou S ne change pas la “domination quantitative de la série S dans le lycée”.

Le syndicat s’est penché sur les trois premiers vœux que choisissent les élèves concernant leur choix de spécialités pour la classe de première. Selon cette enquête, les matières scientifiques sont toujours considérées comme des “matières d’élite”; elles sont choisies majoritairement par les élèves ayant les meilleurs résultats et ceux issus de familles favorisées. Les trois spécialités scientifiques (mathématiques, sciences de la vie et de la terre, physique-chimie) sont en conséquence plébiscitées, suivies par les deux disciplines caractéristiques de la série ES et enfin celles typiques de la série L. En outre, les garçons continuent de choisir davantage les disciplines scientifiques tandis que les filles préfèrent toujours les disciplines littéraires.

Selon les premiers chiffres du ministère de l’Éducation nationale, à partir des vœux de 280 000 élèves issus de 1 335 lycées publics, environ 70% des élèves de seconde comptent prendre la spécialité mathématiques. Ils sont plus d’un sur deux à opter pour les spécialités des sciences de la vie et de la terre (52,2%) et la physique-chimie (50,1 %). Mais le ministère note également que 150 000 élèves ont demandé la spécialité Sciences économiques et sociales (contre 100 000 élèves en 1ère ES aujourd’hui) et que 72 000 lycéens ont opté pour la spécialité humanités, littérature et philosophie » (contre 45 000 élèves aujourd’hui en série L).

Selon le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Marc Huart, cité par Le Monde, “si la réforme reproduisait la série S, les combinaisons strictement scientifiques seraient à hauteur des 53 % d’élèves actuellement inscrits en 1re S… Or les combinaisons strictement scientifiques ne représentent, selon nos remontées provisoires, que le tiers des demandes”.  Pierre Mathiot, l’un des principaux inspirateurs de la réforme, note que si un peu plus de la moitié des élèves reprennent les anciens codes, cela fait quand même “un vrai changement pour cette première année d’application.”

 


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