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Le sport, atout éducatif

Le sport n’est pas suffisamment mobilisé comme outil éducatif à l’école. La pratique sportive en dehors de l’école manque d’ambition éducative.

Ce double constat plaide pour une réflexion d’ensemble sur l’articulation entre éducation et pratiques sportives.

Parce qu’on apprend aussi par le corps et les émotions, parce que les pratiques sportives comportent une dimension ludique et malléable, elles ouvrent des perspectives éducatives qui dépassent largement le seul champ de la motricité ou de la lutte contre la sédentarité.

C’est un plaidoyer plus général pour une éducation « en mouvement », qui permet aux jeunes de s’engager, dans une activité et un groupe social, de s’épanouir, tout en répondant à des enjeux majeurs de santé physique et mentale.

Un véritable projet éducatif par le sport doit donc pouvoir s’appuyer sur une continuité des pratiques de la salle de classe au terrain municipal, de la cour d’école au club sportif.

« La pratique sportive n’est pas éducative en soi. » Gilles Veille Marchiset, Professeur des Universités à Strasbourg

Lu, vu, entendu

Le sport, pas si automatique

  • Les deux-tiers des 11-17 ans dépassent les seuils sanitaires en matière de sédentarité et d’inactivité physique (ANSES).
  • Seulement 11 % des filles et 25 % des garçons de 11 ans pratiquent les 60 minutes d’activité physique quotidienne recommandées (OMS).

Des inégalités fortes

  • 90% de l’espace des cours de récréation est occupé par 20% des élèves, en majorité des garçons (L’ARObE).
  • 4% des licences sportives ont été délivrées dans les quartiers prioritaires de la ville, en 2019, alors que 8% de la population y résidait (INJEP).

Le potentiel éducatif du sport, quelques indices

  • Un quart des enfants de 10 ans sont sur un terrain de football les mercredis après-midi (Fondaction du Football).
  • Près de 6 professeurs d’EPS sur 10 sont professeurs principaux (DEPP).

Quelques initiatives parmi celles qui nous inspirent

Remobiliser par le sport pour permettre un retour en formation ou accéder à l’emploi, c’est la promesse du programme d’accompagnement “Passe Décisive” que porte Sport dans la Ville. Pour la mettre en œuvre, le programme propose des séances sportives qui nourrissent des ateliers réflexifs, le tout basé sur une méthodologie progressive.

Pour rompre le cycle de récidive de la délinquance juvénile, l’association Pour le Sourire d’un Enfant place l’innovation sportive au cœur de la justice réparatrice. Sa méthode “Escrime et Justice Réparatrice” se fonde sur 5 notions psychothérapeutiques (identité, socialisation, responsabilité, contrôle de soi, cognition) et 8 précédés éducatifs. Depuis 2015, plus de 600 mineurs détenus ont participé, aucun n’a récidivé !

UFOBABY encourage la mise en mouvement libre au tous petits leur permettant d’explorer l’environnement à leur rythme, de construire les bases d’un développement physique et cognitif harmonieux, dans un esprit inclusif et bienveillant pour la sphère familiale. Dans ce programme, les parents sont aussi l’objet d’attention, notamment pour éviter l’isolement : les liens entre pairs permettent des espaces de dialogue sécurisants.

Certains enseignants n’hésitent plus à utiliser le yoga dans leurs salles de classe, à l’initiative notamment de l’association “Recherche pour le yoga dans l’éducation.” La contribution de Caroline Mathias-Guyader, enseignante en mathématiques, illustre qu’en aidant les élèves à prendre possession de leurs corps, on leur donne des outils pour les aider à réguler leurs émotions dont on sait qu’une mauvaise gestion a des impacts considérables sur les apprentissages.

La fresque écologique du football permet de passer ludiquement et activement du crampon de foot à l’empreinte écologique. L’objectif est de révéler, grâce à des images et des informations, la “face cachée du football” pour mettre en lumière les liens entre football et écologie. Chacun est invité à s’engager pour soi et pour son club sur la réduction de l’empreinte écologique.

© Alexanne Bardet