Manque d’information, moindre mobilité, autocensure, absence de modèles inspirants… Les jeunes issus des territoires ruraux n’ont pas les mêmes chances d’orientation post-bac que s’ils vivaient en ville. Ces jeunes habitant dans des communes de moins de 2000 habitants représentent pourtant 23% des moins de 20 ans.

De nombreuses actions sont mises en œuvre par les équipes éducatives, les acteurs institutionnels, les associations (Chemins d’avenir, Des territoires aux grandes écoles…)… Mais même les dispositifs comme « les Cordées de la réussite » visant à susciter l’ambition scolaire, sont en fait très sous-représentés en territoire rural. Par exemple, dans l’académie de Lille, sur 163 établissements « encordés », seuls 38 sont situés dans des zones rurales.

Conscients de ces inégalités de traitement et d’opportunités entre jeunes ruraux et jeunes urbains, des établissements supérieurs dans des filières sélectives ont fait des démarches pour inclure davantage d’élèves de zones rurales. Et cette année, le contrôle continu (lié au confinement) aurait été favorable à une plus grande diversité de recrutement, en particulier géographique.

Ces efforts restent insuffisants pour pallier les obstacles rencontrés par les jeunes ruraux. L’efficacité de ces diverses mesures pâtit souvent d’un manque de ciblage, d’un manque de moyens, ou d’une faible notoriété.

A partir d’un état des lieux et de témoignages de jeunes, d’acteurs éducatifs et d’experts, cette note de décryptage propose plusieurs recommandations pour relever le défi de l’égalité des chances. 

Par Méryl Merran, étudiante en Master à Sciences Po, Secrétaire générale de l’association de l’Alsace aux Grandes Ecoles & Sandrine Cassiau-Haurie, enseignante de SES au Lycée Marguerite Yourcenar d’Erstein (67)