Le 15 mars, Antoine Dulin (Vice-président du Conseil économique, social et environnemental et membre du Conseil Scientifique de VERS LE HAUT) et Fiona Lazaar (Députée LREM du Val d’Oise) ont rendu un rapport sur la prévention et la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes.

Ce rapport appelle à mieux former, orienter et garantir un accompagnement pour tous les jeunes et particulièrement les plus vulnérables. Antoine Dulin et Fiona Lazaar ont conduit pendant deux mois, des réflexions (auditions, déplacements…) au sein d’un groupe de travail de la délégation de lutte contre la pauvreté. Cette grande concertation avait été lancé le 17 octobre dernier, à l’Élysée. VERS LE HAUT y avait participé en insistant sur la nécessité de mieux accompagner et soutenir les familles.

Marc Vannesson, délégué général de VERS LE HAUT à l’Elysée,
lors du lancement de la concertation de lutte contre la pauvreté

Une insertion encore difficile pour les jeunes

On le sait, les jeunes connaissent un taux de chômage plus élevé que la moyenne : 23% des jeunes actifs de moins de 25 ans sont au chômage, là où la moyenne nationale tourne autour des 10%.

Le taux de pauvreté des jeunes est de 19% contre 14% pour l’ensemble de la population active.

L’obsession singulièrement française du diplôme, et de la haute qualification, ne favorise pas non plus l’insertion des jeunes, particulièrement les moins diplômés… (Lire sur le sujet une interview  de Marc Vannesson accordée à Challenges). Les parcours de réussite des jeunes peu ou pas qualifiés restent rares.

C’est ainsi que 7 ans après leur sortie du système éducatif, les jeunes se répartissent en 3 groupes aux trajectoires très inégales :

  • 1/3 des jeunes n’a pas ou peu connu de chômage ou de CDD ; ils se sont stabilisés
    rapidement en emploi à durée indéterminée, y compris non salarié ;
  • 1/3 a réussi à se stabiliser après un parcours heurté où les phases de
    chômage et de CDD se sont succédées ;
  • 1/3 peine encore à s’insérer et est confronté à la précarité avec des CDD
    entrecoupés de périodes récurrentes et prolongées de chômage.

3 axes de réflexion

Ce nouveau rapport propose de construire une stratégie ambitieuse d’insertion des jeunes, autour de trois principaux axes :

  • Mieux former et mieux accompagner les jeunes tout au long de leur parcours afin de garantir leur droit à la formation en leur proposant à tout moment une sécurisation
    qui réponde à leurs attentes et à leurs besoins.
    Par exemple, le rapport fixe l’objectif de n’avoir aucun jeune sans qualification à 18 ans.
  • Soutenir les jeunes les plus vulnérables en leur offrant des solutions adaptées ;
    certains jeunes peuvent cumuler des vulnérabilités spécifiques et doivent bénéficier
    d’un accompagnement renforcé mais pas spécifique.
    Par exemple, le rapport préconise de garantir un accompagnement pour les jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et la protection judiciaire de la jeunesse au-delà de 18 ans.
  • Offrir des solutions innovantes pour l’insertion des jeunes, en ayant recours à une logique d’expérimentation, en transformant en profondeur la gouvernance des politiques de jeunesse.

Antoine Dulin et Fiona Lazaar ont annoncé à la fin de leur rapport, le lancement d’Etats généraux de l’insertion des jeunes dans les prochains mois (calendrier encore inconnu), pour engager la mise en œuvre de leurs propositions avec l’ensemble des acteurs nationaux et locaux concernés par l’insertion des jeunes.

Pour lire l’intégralité du rapport, cliquer ici.