Le Service National universel (SNU) était une promesse de campagne du Président de la République. L’Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire a publié une évaluation de la phase de préfiguration du SNU lancée en 2019 avec 1 978 jeunes, sur 14 sites.

Focus sur les trois objectifs principaux

  • Objectif de mixité : la priorité a été donnée à la mixité territoriale, la mixité sociale n’a que partiellement été atteinte.
  • Objectif de cohésion : les rituels solennels issus de la culture militaire et adaptés au SNU et le port de l’uniforme ont été largement plébiscités. Les temps de « démocratie interne », issus de l’éducation populaire, doivent être restructurés.
  • Objectif d’éducation à l’engagement (missions d’intérêt général) : la majorité des jeunes souhaitent s’engager (particulièrement dans les secteurs de la défense, de la sécurité et du sport, toutefois davantage dans un champ professionnel que bénévole ou associatif).

 

Le dispositif a été différemment mis en place selon les territoires, majoritairement dans des lycées et des centres de vacances. Les équipes, issues de l’armée, de l’Éducation nationale et de l’éducation populaire se sont fortement engagées mais la collaboration entre local et national n’a pas toujours été facile.

Le recrutement des équipes a été « tardif, mais globalement réussi du point de vue des encadrants ». Dans cette organisation pyramidale et hiérarchisée, ont été repérées des fonctions manquantes, particulièrement pour les problèmes sanitaires et sociaux.

Dans la mesure où cette première cohorte était basée sur le volontariat, on note une surreprésentation d’enfants de militaires, de familles plutôt aisées, de parents plus engagés que la moyenne des Français, de jeunes venant de filières générales et technologiques et de meilleurs élèves que la moyenne.

Les modules « activités sportives et de cohésion », « défense, sécurité, résilience nationale » et, dans une moindre mesure, « sensibilisation à l’engagement » ont été particulièrement plébiscités. Ce qui a le plus motivés les jeunes : découvrir un nouveau département/territoire, rencontrer de nouvelles personnes, faire des activités physiques et sportives majoritairement. La plupart d’entre eux se disent très largement satisfaits.

L’évaluation ne sera probante que sur plusieurs années lorsque les premiers groupes auront réalisé leur SNU dans son intégralité, mission d’intérêt général incluse. En outre, les résultats devraient changer lorsque le SNU sera obligatoire et que les effectifs seront suffisants pour étudier en détail l’accueil de certains profils spécifiques (handicap, ASE, décrocheurs…).

Le coût du séjour est actuellement estimé à 1 300 € à 2 000 € / jeune (hors transport et uniforme). Les choix politiques seront déterminants selon que des professionnels et des sites seront dédiés ou non au dispositif car celui-ci tourne actuellement avec des bénévoles et des salles prêtées.

> Le rapport de l’INJEP