L’OCDE a publié la semaine dernière son dernier rapport annuel « Regards sur l’éducation : Les indicateurs de l’OCDE », qui fournit des données précises sur la structure, le financement et les performances des systèmes d’éducation dans ses pays membres.

Les chiffres sur le salaire des professeurs ont donné lieu à des interprétations contradictoires car les indicateurs de l’OCDE semblent placer les salaires effectifs annuels des enseignants français au dessus de la moyenne (42 375 US$ contre 42 553 US$). Certains médias ont repris l’information brute, soulevant la colère d’enseignants qui ne retrouvaient pas les chiffres présentés sur leur feuille de paie.

La comparaison est à nuancer : il ne s’agit pas prendre le montant annuel de salaire indiqué dans le rapport de l’OCDE en dollars et en parité de pouvoir d’achat (PPA), puis de le convertir en euros. Il faut prendre en compte le coefficient de parité de pouvoir d’achat (qui vise à établir une comparaison entre les pays malgré la différence du niveau des prix). Par ailleurs les salaires dans le rapport de l’OCDE sont exprimés en montant brut et ne prennent pas en comptent les cotisations sociales.

Cette étude souligne aussi un éventail de situations contrastées en France, en fonction de l’ancienneté et des attributions des enseignants. La rémunération des enseignants français reste inférieure à celle de la plupart des enseignants des pays développés – notamment de nos voisins, au moins jusqu’au 2/3 de sur carrière. La différence entre salaire statutaire et salaire effectif est également importante, car tous les enseignants n’effectuent pas d’heures supplémentaires ou ne bénéficient pas des mêmes primes. Les enseignants du primaire semblent les moins bien lotis. Primes incluses, ils gagnent environ 23 % de moins que leurs confrères de lycée, et 3 % de moins que la moyenne de l’OCDE.

Les professeurs français travaillent plus que la moyenne de leurs collègues de l’OCDE (900 heures par an contre 783) et avec des classes plus remplies – 24 élèves au primaire (contre 21) et 25 au collège (contre 23). Par ailleurs, contrairement à la tendance de la plupart des pays de l’OCDE, le salaire des enseignants français a diminué entre 2000 et 2018 (-6%).

A noter : en France, 58 % des dépenses courantes de l’élémentaire et du secondaire publics sont consacrés aux salaires des enseignants (contre 63 % pour l’OCDE). La France consacre en effet 22 % de ses dépenses au personnel non enseignant, contre 15 % pour l’OCDE.