Selon une étude menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur un groupe de 10 000 enfants nés en France en 2011, et publiée en janvier 2019, les inégalités socioéconomiques ont un impact sur l’acquisition du langage avant 3 ans.

L’étude s’est penchée sur le nombre de mots que maîtrisent les enfants. Il peut y avoir un écart de 10 mots entre un enfant d’une famille aisée et un enfant d’une famille pauvre. « Alors qu’en moyenne, aux alentours de leurs 2 ans, les enfants connaissent 74 mots parmi les 100 proposés, ceux dont la mère a un niveau de diplôme inférieur au BEPC en connaissent 4 de moins et ceux dont la mère a un diplôme de l’enseignement supérieur plus élevé que le niveau Bac+2 en connaissent 6 de plus ».

« Les enfants gardés en crèche ou par une assistante maternelle ont acquis un vocabulaire plus riche que ceux gardés par les parents ou les grands-parents, bien que l’on ne puisse pas conclure que cette différence de vocabulaire soit due au mode de garde », indiquent les auteurs. « Nous faisons l’hypothèse que, en France, la professionnalisation du personnel de la petite enfance permet de proposer tout un éventail d’activités éducatives aux enfants et de les accueillir dans un environnement stimulant ».

Cette étude conforte les politiques visant à favoriser l’accès aux crèches pour les familles les moins favorisées. Pour Lidia Panico, co-auteur de l’étude et chargée de recherches à l’Ined, il ne faut pas non plus oublier le soutien à la parentalité et toutes les politiques qui peuvent gommer l’insécurité financière et de logement et donner aux parents les bonnes conditions pour l’exercice de leurs fonctions parentales.


Lire l’étude de l’Ined et de l’Insee


POUR ALLER PLUS LOIN :

Rapport “Soutenir les familles : le meilleur investissement social”