Le sénateur Michel Amiel a déposé, fin septembre, un rapport d’information sur la réinsertion des mineurs enfermés.

Ce document souligne l’augmentation préoccupante du nombre de mineurs enfermés : 700 à 800 jeunes sont incarcérés, dont les trois quarts en détention provisoire et 450 à 500 jeunes en CEF (Centres éducatifs fermés).

En 2016, plus de 4 800 mesures de privation de liberté ont été prononcées, les juges privilégiant des procédures alternatives à l’emprisonnement dans 63% des cas, mais on note une progression de la détention provisoire.

Le mineur enfermé a souvent grandi dans une famille dysfonctionnelle, connaissant de graves carences éducatives et affectives et présentant des troubles fréquents du comportement. Ces jeunes ont souvent eu un antécédent de protection, ou auraient dû en avoir un, selon Madeleine Mathieu, directrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

Le rapport relève également une augmentation des hospitalisations psychiatriques. Il dénonce le dessaisissement de la fonction parentale et suggère de n’avoir recours à ces soins qu’en cas de troubles mentaux avérés.

Le rapport rappelle la primauté de l’éducatif sur le répressif et préconise de réorienter une partie des moyens vers les places d’hébergement en milieu ouvert pour que les CEF ne deviennent pas une solution de placement banalisée ou utilisée par manque de places, l’État projetant de créer 20 nouveaux centres. Il suggère une diversification des modalités d’accueil des jeunes pour favoriser la réinsertion des jeunes.