L’Observatoire national de la Protection de l’Enfance propose un panorama international à partir d’une revue de presse.

En matière d’appels reçus, on ne distingue pas une tendance nette commune aux différents pays. En Chine, dans la province de Hubei, les appels auraient presque triplé en février 2020 par rapport à février 1019. Aux États-Unis, la hausse ne serait pas significative. Mais l’isolement des victimes pourrait en être la cause et la « Childhelp National Abuse Hotline » a enregistré 23 % d’appels et 263 % textos supplémentaires par rapport à mars 2019. En Italie, les appels de femmes victimes de violence ont diminué mais ceux relatifs aux enfants ont augmenté. Au Canada, de nouveaux fonds ont été alloués par le gouvernement fédéral pour embaucher plus d’écoutants. Au Québec, le nombre d’appels baisse (-50 % dans certaines régions) mais les intervenants continuent à se déplacer en respectant les directives.
Si l’appel téléphonique reste le principal moyen utilisé, d’autres moyens se développent : mails, sites, réseaux sociaux, tchats en complément de la ligne téléphonique existante) afin de toucher le plus grand nombre.

Globalement, les travailleurs sociaux manquent de matériel de protection et les interventions à domicile, ainsi que les visites de parents d’enfants placés ont été suspendues et remplacées, lorsque c’était possible, par des visites virtuelles. Toutefois, les interventions physiques se poursuivent lorsque l’enfant est en danger, les entretiens pouvant avoir lieu devant la porte du logement si les conditions sanitaires ne sont pas réunies. On voit parfois apparaître un dispositif d’entraide faisant appel aux voisins pour soutenir les familles d’accueil.

Les acteurs de la protection de l’enfance alertent. En Italie, par exemple, des associations impliquées dans la protection de l’enfance et la Coordination italienne des services contre la maltraitance infantile et les abus en appellent au gouvernement pour promulguer un décret au plus vite, les dernières mesures ne tenant pas suffisamment compte des enfants.

Enfin, des dispositifs de cyber-protection de l’enfance se mettent en place, notamment au Royaume-Uni, devant la recrudescence des contacts de pédocriminels en ligne et la baisse du nombre de modérateurs. Mais, en première ligne, les parents sont invités à être vigilants, notamment par des campagnes de sensibilisation. En Espagne, un plaidoyer présente 100 mesures adaptées au contexte actuel et les organisations émettrices en appellent aux pouvoirs publics pour prendre des mesures à plus long terme.

Revue de presse de l’ONPE (02/04/20)