« Être connecté en colo », l’enquête menée par l’Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire (INJEP) propose une immersion au sein des colonies de vacances sous l’angle des usages numériques.

Loin de l’idée selon laquelle l’usage des smartphones serait vecteur d’isolement pour les jeunes, l’enquête montre au contraire qu’ils serviraient bien souvent le collectif. Si 86 % des 12-17 ans possèdent un smartphone en 2019, ce dernier ne semble pas concurrencer la sociabilité des jeunes présents en séjour : les pratiques numériques sont souvent l’occasion d’amorcer des échanges, servent la sociabilité en train de se faire et cimentent les liens créés. Au début du séjour, le portable tient lieu de « compagnon indispensable », tant ce moment peut être anxiogène pour les jeunes. Son usage permet d’amorcer des échanges entre eux mais aussi avec l’équipe d’animation. Plus tard, au cours du séjour, les smartphones accompagnent les temps collectifs et permettent d’assurer une certaine continuité dans leurs pratiques culturelles et de « rester connectés » avec leur groupe de pairs. Après le séjour, les réseaux sociaux contribuent à prolonger temporairement la colonie de vacances.

Une régulation des usages par les équipes est mise en place, en fonction des séjours et de l’âge des adolescents, provoquant parfois des tensions avec les jeunes. Une privation stricte apparaît peu légitime aux yeux des jeunes et mal vécue par les adolescents qui expérimentent pour la première fois ce type de vacances.

Les parents, quant à eux, sont plus présents dans les séjours qu’ils ne l’étaient auparavant, tant avec les équipes d’animation, qui mettent en place des blogs permettant le suivi des activités réalisées, qu’avec leurs enfants.