Début décembre, la Cour des comptes a publié un rapport sur les enjeux de la continuité pédagogique, s’agissant en particulier de l’absence des enseignants. La Cour pointe des difficultés liées majoritairement  gestion par l’Éducation nationale de ses ressources humaines. 

Dans les établissements scolaires, l’agacement des parents face aux absences répétées des enseignants va croissant. Pour analyser ce phénomène, la Cour des comptes rappelle avant tout qu’il faut faire le distinguo entre une absence en classe pour raison personnelle et une absence par nécessité professionnelle : ce n’est pas parce qu’un enseignant n’est pas devant ses élèves qu’il ne travaille pas.

Elle avance ensuite trois chiffres clés :

  • Au collège et au lycée, près de 10% des heures de cours seraient perdues sur une année ;
  • 2/3 de ces absences non remplacées seraient dues à des obligations institutionnelles (examens, réunions pédagogiques, formations, sorties scolaires…) ;
  • 4 Mds €, c’est le coût que ces absences représenteraient.

Face à cette situation, la Cour des comptes propose trois grands axes de recommandations :

  • Calculer de manière exacte le temps de travail effectif des professeurs, avec notamment la création d’une base nationale de données sur leurs absences.
  • Mener une politique nationale de prévention, notamment sur les risques professionnels, pour réduire les absences pour raison de santé.
  • Programmer les examens, réunions et formations en dehors du temps de classe, doter chaque enseignant d’un forfait annuel d’heures de service et donner les moyens aux chefs d’établissement d’assurer la gestion des remplacements et le suivi de l’activité des enseignants.

Le troisième axe de recommandations va dans le sens des changements structurels recommandés par VersLeHaut pour valoriser l’investissement, déjà très important, des enseignants. Il est urgent de mettre en place une gestion des ressources humaines de l’Éducation nationale plus souple, plus humaine et plus territorialisée. Nous proposons de :

  • Valoriser l’investissement des enseignants (formations, stages, appui à l’orientation, accompagnements divers…) dans leur déroulé de carrière (ancienneté, rémunération…).
  • Améliorer l’accompagnement RH des enseignants pour favoriser leur motivation et leur épanouissement en faisant de l’établissement la cellule de base du système scolaire (recrutement, projets éducatifs…), avec un chef d’établissement doté de responsabilités étendues et appuyé par un conseil pédagogique revitalisé.

Camille Amilhat
Responsable de la recherche et de la valorisation

 

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Retrouvez notre rapport « École : à la recherche d’un nouveau souffle » (2020)