ALIAD Education mêle nouvelles technologies et expérience pédagogique pour accompagner les enfants de cycle 3 [1] et leurs enseignants dans la réalisation de leçons de science et d’histoire grâce à une salle immersive nomade.
Cette fois-ci, le rendez-vous était donné à l’espace culturel Alain Poher à Ablon. Et comme toujours, c’est Dara et son ami le robot Gaku qui donnaient la leçon du jour. Une découverte immersive en plein cœur du système solaire ! Planètes telluriques, planètes gazeuses, trajectoires des orbites… les corps célestes gravitant autour du Soleil n’ont plus de secret pour cette classe de CM1. Les élèves savent maintenant que Jupiter est la planète la plus lourde et que Vénus est la plus chaude. Grâce à ALIAD Education, ils ont pu le voir de leurs propres yeux.
Repères ¤ Un élève sur 5 réside dans un territoire éducatif rural selon le ministère de l’Education nationale. ¤ Un car scolaire de 50 places se loue entre 500 et 800€ pour une journée de sortie scolaire.[2] ¤ 8 interventions d’ALIAD Education sur le territoire français depuis 1 an. |
Quand l’inaccessible se rapproche
L’histoire d’ALIAD commence par un constat simple. En 2023, ils réalisent un sondage auprès d’une centaine de directeurs d’école et soulèvent des difficultés majeures. Budget, sécurité… Autant de freins qui poussent les écoles à renoncer aux déplacements hors-les-murs. Le but est donc d’apporter la culture et l’innovation dans les communes les plus reculées, les mêmes piégées par le coût des déplacements des sorties scolaires.
Le but est donc d’apporter la culture et l’innovation dans les communes les plus reculées
Depuis un an, la salle du système solaire sillonne la France dans une petite camionnette, se monte au cœur de l’école ou dans une salle mise à disposition par la mairie, et en fait profiter plusieurs classes sur deux jours. Si le thème de la ruralité est au cœur de l’action, ils interviennent néanmoins dans différents contextes : cité éducative, lycée international prestigieux, territoire éducatif rural…
Sybille, co-fondatrice de la salle immersive précise : « Eveiller la curiosité c’est vraiment l’enjeu. Nous, on lutte contre le ‘ce n’est pas fait pour moi’. L’idée c’est de parler à l’élève passionné et à celui qui a perdu confiance. C’est aller un cran plus loin pour le premier et raccrocher le deuxième. On veut que la technologie serve l’humain. » Face à cet outil, tous les élèves peuvent se révéler. Un enfant qui manque d’attention en classe peut par exemple devenir le plus intéressé en découvrant les spécificités de chaque planète.
La Voie Lactée : nouvelle terre de découvertes
Un atelier dure environ une heure. Les enfants arrivent, découvrent le chapiteau et commence enfin le spectacle interactif. C’est là qu’ils font la rencontre de Dara et Gaku, deux explorateurs qui, planètes après planètes, permettent de mieux appréhender les phénomènes galactiques.
Cette immersion est suivie d’un jeu ludique en équipe où les murs de la salle deviennent des écrans tactiles permettant de déplacer Dara et Gaku d’un bout à l’autre de la Terre. L’expérience se termine par un quizz à choix multiples où les enfants testent leurs acquis du jour et reçoivent un feedback instantané. L’occasion pour eux aussi de s’entraider entre camarades pour répondre à des questions toujours plus poussées. Sybille nous racontait d’ailleurs la stupeur d’une enseignante à la vue d’un élève, habituellement dissipé, répondant à des questions portant sur des trous noirs – notion hors-programme.
Ici, il n’est pas question d’échec ou de valorisation. Soit l’enfant trouve la bonne réponse et se challenge sur des questions plus difficiles, soit il continue de chercher. C’est par la motivation d’obtenir toujours la bonne réponse que les enfants avancent questions après questions, et aident les copains pour mutualiser les connaissances. Cet enthousiasme marque aussi le retour en classe. Les élèves sont plus nombreux à lever la main et les moins bavards participent comme les autres.
Elèves, enseignants, parents, élus locaux : tous gagnants !
Cette initiative est le fruit d’un travail conjoint entre la SAS[3], les élus locaux et les enseignants. C’est l’élu qui propose l’expérience dans les écoles de sa commune. En ce sens, il a un rôle central qui l’oblige à travailler avec les associations, les développeurs d’EdTech et autres acteurs de l’éducation afin que les élèves de sa commune découvrent des nouveaux mondes à la croisée de différentes disciplines : histoire, science, littérature.
Et les enseignants prennent aussi toute leur place dans le processus. ALIAD Education leur transmet un livret d’accompagnement de l’expérience immersive en amont de celle-ci. Il y est détaillé les objectifs pédagogiques, le lien avec les programmes scolaires, le déroulé de l’expérience et un guide pratique leur proposant de continuer la séance sur le thème « La Terre, notre trésor ». En mobilisant les sens des enfants et en favorisant la visualisation par l’émerveillement, le travail des enseignants est considérablement facilité et l’attention des enfants est favorisée. C’est d’ailleurs ce que souligne l’enseignante venue participer à l’atelier du jour : « Ça fait partie des programmes donc là on travaille dessus, on découvre et après on reviendra en classe sur les concepts ».
Les parents sont également conviés à se familiariser avec la salle. A chaque déplacement, une soirée des parents est organisée la veille ou le jour même de l’expérience. Ils s’imprègnent ainsi eux aussi de l’innovation technologique, prennent le temps d’échanger avec l’enseignant et (ré)apprennent seul ou avec leur enfant.
Les parents sont également conviés à se familiariser avec la salle.
Aujourd’hui, les deux fondateurs travaillent sur de nouvelles expériences immersives portant sur l’histoire, le corps humain, la métacognition…. A l’instar de la première salle, elles sont l’œuvre minutieuse d’un dialogue entre l’expertise des enseignants et le savoir-faire d’un scénariste. L’objectif est de développer des maquettes pédagogiques et interactives capables de parler à tous les enfants.
Questionner et bousculer les lignes des pédagogies classiques présente une des clés pour lutter contre les vices d’un système éducatif à bout de souffle : décrochage scolaire, reproduction sociale, isolement culturel, perte de confiance en soi. Et alors que la séance s’achève sur les vers de l’Hymne au soleil de Edmond Rostand, comment ne pas y voir une corrélation avec les cadeaux quotidiens que nous offre l’éducation :
Je t’adore, Soleil ! Tu mets dans l’air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !
Tu prends un arbre obscur et tu l’apothéoses :
Ô Soleil ! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu’elles sont !
Agathe Olory, chargée d’études
[1] CM1 et CM2
[2] Selon les prix du site de location de bus Groupito
[3] Société par actions simplifiée