Samedi 6 janvier 2018, dans un entretien accordé à Ouest France, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé confier au neuropsychiatre et spécialiste de la petite enfance Boris Cyrulnik une mission portant sur l’école maternelle.

Les enjeux de l’école maternelle aujourd’hui

Le ministre rappelle les deux missions de l’école maternelle : « donner à l’enfant l’appétit d’apprendre […] dès les premières années de sa vie » et compenser les inégalités en matière de langage, « qui se [traduisent] par la quantité de vocabulaire maîtrisé à l’entrée en maternelle ».

« La maternelle est une locomotive pédagogique pour l’ensemble de notre système scolaire, un échelon fondamental qui doit être pris très au sérieux »
Jean-Michel Blanquer

Dans la continuité de ces propos, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik souligne de son côté que « les premières années sont fondamentales » et qu’il faut pour ce faire « sécuriser les enfants ». En effet, il est très difficile voire impossible de transmettre des connaissances à un enfant « insécur », « que ce soit par le précarité sociale, un conflit familial, une maladie, une tragédie de l’existence », qui aura de ce fait peur de l’école.

« Un enfant qui maîtrise un très grand nombre de mots, c’est un enfant qui va savoir établir une relation, contrôler ses pulsions, et a fortiori mieux se sociabiliser »
Boris Cyrulnik

Une réforme centrée autour de la formation des enseignants et intervenants

Le ministre et le neuropsychiatre s’entendent sur l’urgence de former les adultes, les Assises de la maternelle devant préciser le « comment » en mars.

Boris Cyrulnik souligne ainsi que la formation intellectuelle des enfants qui s’occupent des enfants est bonne, mais qu’elle n’est « pas toujours adaptée à l’enfance préverbale ».

Prenant acte de ce constat, Jean-Michel Blanquer affirme que « la formation des professeurs et des intervenants à l’école maternelle, notamment des [agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles], sera l’un des sujets majeurs des assises ». Il est à ce stade utile de souligner que la formation des enseignants est régulièrement avancée comme un élément important pour expliquer les bons résultats de Singapour ou de la Finlande à l’étude PISA.

La formation évoquée par le ministre de l’Education nationale devra couvrir des outils pédagogiques adaptés à la relation entre le professeur et l’enfant, mais également à la relation entre le professeur et les parents, afin que ces derniers « se sentent bienvenus et associés à l’éducation de leurs enfants ».

Un pas supplémentaire vers la coéducation ?

Pour aller plus loin … L’entretien accordé par Jean-Michel Blanquer et Boris Cyrulnik à Ouest France

Le ministre de l’Education s’appuie sur un neuropsychiatre

pour « penser la maternelle de demain »